L’Akita inu au cours du temps …
Akita est le nom d’une province japonaise sur l’île d’Honshu, et « inu » (ou « ken ») signifie « chien » en japonais ; d’où la traduction « Akita inu » = chien de la région d’Akita.
On peut situer l’Akita à l’age de bronze (du III ème siècle avant J.C au III ème siècle après J.C) grâce à la représentation sur des dotaku (sorte de cloches japonaises) de chiens aux oreilles dressées et à la queue enroulée.
Les origines de l’Akita remontent aux débuts de l’ère Edo (1603-1867) :
La famille Tokugawa est à l’origine même des Akitas. Ces chiens étaient destinés non seulement à la garde des biens et des maîtres mais également à la chasse.
Dès cette époque, apparaissent deux lignées de chien Akita : la première employée pour la chasse dans les villages de montagne (connue également sous le nom de « Matagi-Inu »), la seconde réservée à la garde de grandes propriétés des nobles et de l’entourage du Shogun.
Au début de l’ère suivante, l’ère Meiji (1868-1912) :
La mutation de l’Akita commença, conduisant pratiquement la race à sa disparition. En effet, de chien de garde et de chasse, il devint chien de combat. Il fallut attendre 1910 et la mise hors la loi de tous les combats d’animaux pour voir renaître un semblant d’espoir concernant la race Akita.
L’ère Taisho (1913 – 1926) :
Renaissance de la race malgré l’établissement d’impôts sur les chiens (1911) et une épidémie de rage (1912-1926) qui faillirent détruire définitivement la race. C’est alors que le docteur Watase jeta un cri d’alarme en 1922 : l’Akita, race ancestrale, était en train de disparaître. Sous sa direction, des éleveurs procédèrent à des croisements et allèrent chercher, dans les montagnes reculées, des géniteurs exempts de tout croisement du fait de leur isolement.
L’ère Showa (1926 – 1983) :
Fixation de la race. Cela commença par la création du « groupe de protection de l’Akita-Ken » par M.Uzumi, maire d’Odate en 1927, et se poursuivit en 1931 quand la race Akita fut déclarée « Trésor National » (Juillet 1931). Le docteur Watase choisit alors cinq géniteurs, issus des recherches des éleveurs, pour relancer dans sa pureté la race Akita-Inu. Le nom « Akita inu » fut défini en Septembre 1931, on parlait avant de Chien d’Odate.
La Seconde Guerre Mondiale eut un effet désastreux sur toutes les races de chiens, mais ce fut encore pire pour l’Akita inu (les soldats se servaient de la fourrure des Akitas pour en faire des vêtements chauds). Les efforts entrepris depuis de nombreuses années furent anéantis. C’est à Odate, ville proche d’Akita, que va renaître ce que l’on peut appeler « l’Akita moderne ». Deux éleveurs d’Odate furent choisis et donnèrent naissance à deux lignées (Ichinoseki-goma et Dewa).
Ichinoseki baptisa la lignée Ichinoseki-goma en raison de sa couleur brune, pain brûlé, sésame (goma) et Ito baptisa la sienne Dewa. Ces deux chiens étaient grands, avec une ossature moyenne et un corps plutôt allongé. Les couleurs étaient le bringé ou noir avec des marques blanches. L’Ichinoseki était, quand à lui, plus court, plus compact avec une ossature plus lourde, de couleur brune, sésame blanche ou rouge. On croisa donc les chiens de type Ichinoseki avec ceux du type Dewa. Ceci permit d’observer qu’au cours des générations successives, le caractère de la lignée Ichinoseki se transmettait intact alors qu’à l’inverse, la lignée Dewa semblait plus disparate. Un mâle Dewa et une femelle Ichinoseki donneront, quatre générations plus tard, le fameux Kongo, considéré encore comme le standard même de la race. Nous avons pu considérer qu’après la disparition de Kongo, la lignée Dewa disparu. Certes les Akitas actuels sont tous issus des croisements entre les deux lignées, mais l’influence des Dewa a pratiquement disparu, alors que les Ichinoseki, entre autres à cause de trois grands géniteurs (Goromaru, Unjyo et Tamagumo), sont très présents. C’est à cette période que les Américains firent connaissance avec la race et ramenèrent des spécimens aux USA pour donner l’Akita américain que l’on connaît aujourd’hui.
De 1950 à 1970, l’Akita aura tendance à grandir et à s’alourdir. C’est ainsi qu’en 1965, les Japonais s’apercevront que la substance même du caractère, tant physique que psychique de l’Akita, s’exprimait mieux à travers des gabarits plus fins. Il y avait d’autant plus urgence que la souche américaine commençait à arriver avec des individus lourds et disgracieux. En France, le premier Akita connu est Kibi, arrivé quasi clandestinement dans les années 1970. L’élevage français date en fait du 15 Janvier 1980, importation par M.Feist d’une femelle en provenance d’Italie.
L’incroyable histoire d’Hachiko
Hachikō (1923 – 1935) est un chien Akita, célèbre au Japon pour avoir continué tous les jours à attendre son maître à la gare de Shibuya (l’un des arrondissements de Tokyo), près de dix ans après la mort de ce dernier. Surnommé Chūken (« chien fidèle»), une statue, aujourd’hui lieu très connu de rendez-vous à Tokyo, fut érigée à la gare de Shibuya en son honneur. L’histoire d’Hachikō est également à l’origine du regain d’intérêt pour la race de chiens Akita, alors presque éteinte.
En 1924, un professeur du département d’agriculture de l’université de Tokyo, Hidesaburo Ueno, se voit offrir un chien par ses étudiants et lui donnera le nom de Hachi (le suffice « ko » rattaché au nom étant un terme affectueux). Lorsque le professeur Ueno se rend à l’université, Hachiko l’accompagne tous les jours jusqu’à la gare de Shibuya.
Le 21 mai 1925, Hidesaburō Ueno meurt d’une attaque au travail. Cependant, Hachikō continue de se rendre tous les jours à la gare de Shibuya pour attendre son retour. Hachikō est rendu célèbre quelques années plus tard par un article du Tokyo Asahi Shimbun. Pour ses qualités, Hachikō reçoit le surnom de Chūken («chien fidèle»).
Le 8 mars 1935, Hachikō meurt dans une allée aux environs du pont Inari de la rivière de Shibuya. Ses restes sont empaillés et conservés au Musée national des Sciences.
Une première statue de bronze fut érigée en l’honneur d’Hachiko devant la gare de Shibuya en avril 1934 et Hachiko lui-même était présent lors de l’inauguration. Cette statue fut fondue lors de la pénurie de métaux durant la Seconde Guerre mondiale. Une nouvelle statue fut inaugurée en août 1948 devant une sortie de la gare de Shibuya, aujourd’hui connue de tous sous le nom de « sortie d’Hachiko ». En mai 1989, suite aux travaux de rénovation et d’agrandissement de la gare, la statue, qui faisait auparavant face au Nord, fut tournée vers l’Est de façon à coïncider avec la direction de la sortie de la gare.
En 2004 à la gare d’Odate, dans la préfecture d’Akita, ville natale de Hachikō se trouve le «Sanctuaire Hachikō de la Japan Railways.